Groover

mercredi 28 décembre 2016

Peut-on parler d’une culture Metal, comme on parlait de la culture Rock…… ?

Led Zeppelin/ Slayer


Par le terme de musique Metal (ou de Metal tout court), on dĂ©signe aujourd’hui une partie de la production musicale dans diffĂ©rents pays du monde, depuis la fin des annĂ©es 60/dĂ©but 70 jusqu’Ă  prĂ©sent.                                                                                                                                             
Dans les annĂ©es 80, un autre terme Ă©tait en usage, dans la presse francophone, pour dĂ©signer cette mĂŞme musique, celui de Hard Rock.                                                                                                   
Le Hard Rock est dĂ©fini dans l’EncyclopĂ©die Larousse (Ă©dition 1998) comme Ă©tant l’une des multiples tendances en lesquelles la musique Rock s’est diffĂ©renciĂ©e au cours de son dĂ©veloppement. Dans le Dictionary of Current English de la prestigieuse universitĂ© d’Oxford (Ă©dition 1998), on ne rencontre point le terme de Hard Rock, mais celui de Heavy Metal. Ici on peut lire : « heavy metal : loud kind of rock music with a pounding rythm ».                                 
Dans le dictionnaire Wahrig de la langue allemande (Ă©dition 2002), les deux termes de Hard Rock et de Heavy Metal coexistent et sont synonymes…….. ! Dans ce mĂŞme dictionnaire, on trouve aussi le terme de Heavy Rock. Cette source dĂ©finit ce dernier terme comme suit : « Heavy Rock : Form der Rockmusik, die sich durch besonders aggressives Gitarren- und Schlagzeugspiel auszeichnet », (ndlr : « Heavy Rock : forme de la musique Rock, qui se distingue par un jeu de guitare et de batterie particulièrement agressif »).
Une problĂ©matique de terminologie (selon les sources) Ă  ce propos semble perdurer jusqu’Ă  aujourd’hui. Dans la presse spĂ©cialisĂ©e des annĂ©es 80, la diffĂ©renciation entre Heavy Metal et Hard Rock Ă©tait Ă©vidente : le Heavy Metal est un genre, parmi d’autres, du Hard Rock.  Cette dernière expression Ă©tait employĂ©e comme terme gĂ©nĂ©rique, pour dĂ©signer une tendance musicale qui s’est clairement diffĂ©renciĂ©e de la musique Rock proprement dite, depuis l’introduction de la pĂ©dale Ă  distorsion dans la musique au dĂ©but des annĂ©es 60, et qui comprenait dĂ©jĂ  au dĂ©but des annĂ©es 80 plusieurs genres (ou tendances) : Heavy Metal, Thrash, Speed, Hardcore, Glam, Punk etc….. . 

Scorpions
D’autres sources (le dictionnaire Larousse Online, entre autre) suggèrent une diffĂ©renciation chronologique entre le Hard Rock et le Heavy Metal.  Ces deux genres musicaux se confondaient jusqu’Ă  la fin des annĂ©es 70/dĂ©but 80, avec l’apparition d’autres genres comme le Thrash, popularisĂ© par le groupe Slayer, et le Glam, popularisĂ© par le groupe Motley CrĂĽe. Des groupes phare comme Led Zepplin, Def Lepard et Scorpions, des artistes solo comme Ted Nugent et Jimmy Page, peuvent ainsi ĂŞtre dĂ©signĂ©s (selon les sources) comme appartenant au Hard Rock ou au Heavy Metal……. .
Ce qui peut ĂŞtre le synonyme de Hard Rock, c’est le Metal, et non pas le Heavy Metal, comme le suggère le dictionnaire allemand Wahrig.                                                                         
Aujourd’hui, le terme Metal semble tout-Ă -fait justifiĂ©, pour dĂ©signer toutes ces tendances musicales qui sont des plus diverses : Heavy Metal, Death Metal, Black Metal, Metal progressif, Metal atmospherique, etc…. ! (la liste serait difficile Ă  rendre exhaustive).
Par consĂ©quent le terme de Hard Rock semble devenir obsolète aujourd’hui, pour laisser place au Metal , comme terme gĂ©nĂ©rique, et dĂ©signer une progression plus ou moins brève dans l’histoire de la musique Rock.
La culture Metal semble donc, musicalement, plus ou moins bien dĂ©finie. Mais cette culture Metal, tout comme son aĂ®nĂ©e la culture Rock, reprĂ©sente beaucoup plus qu’une musique, c’est un phĂ©nomène social qui continue Ă  susciter diffĂ©rentes rĂ©actions de la part de la sociĂ©tĂ©, rĂ©actions souvent mĂŞlĂ©es de prĂ©jugĂ©s et d’hostilitĂ©.                                                                           
En juillet 1985, Ă  l’occasion du Live Aid en faveur de l’Ethiopie frappĂ©e de famine, le groupe Judas Priest ont sĂ©duit le monde entier en chantant Living after midnight et Breaking the law, devant des centaines de milliers de personnes au JFK Stadium Ă  Philadelphie/Pennsylvanie, spectacle retransmis par les tĂ©lĂ©visons du monde…… !

 Aujourd’hui, Ă  l’ère de l’internet et de la globalisation des mass media, la culture Metal est elle-mĂŞme globalisĂ©e ; on Ă©coute et on joue du Metal dans tous les pays du monde (ou presque) ; un groupe emblĂ©matique, comme Metallica, a pu Ă©tendre son audience sur tout le globe…. ! Pour cela, un Ă©clatement de genres et de tendances caractĂ©rise cette musique Ă  prĂ©sent.  
En rĂ©action contre une musique Rock, devenue fade et sans Ă©nergie Ă  la fin des annĂ©es 60, la musique Metal est survenue pour investir des lieux mĂ©connus, voire interdits, par la sociĂ©tĂ© pour les tourner en ridicule. La culture Metal se rebelle contre le futur, quand d’autres cultures se rebellent contre le passĂ© ; « No future for you » martelaient les Sex Pistols dans une Angleterre en plein marasme Ă©conomique……. !                                                                                                 
Tout cela, elle le fait de façon brève et concise; les riffs de guitare Ă©lectrique sont des plus brefs et des plus bruts ; « si c’est trop fort, c’est que vous ĂŞtes trop vieux », rĂ©pĂ©tait Ted Nugent Ă  ses dĂ©tracteurs…….. !        
Metallica
                                                                                                                   Le
Metal se veut une musique minimaliste qui rĂ©duit l’Ĺ“uvre musicale Ă  un torrent de notes Ă©lectriques brutes et stridentes mais pertinentes; Ă  l’image de l’art minimaliste, apparu dans les annĂ©es 60 en rĂ©action contre l'expressionnisme abstrait, et qui rĂ©duit l’Ĺ“uvre Ă  des modalitĂ©s simples de forme et de couleur.
L’allure vestimentaire caractĂ©rise la culture Metal et rend ses adaptes reconnaissables de part le monde. Le cuir est ici un Ă©lĂ©ment central, sans lequel la culture Metal, tout comme son aĂ®nĂ©e la culture Rock, serait impensable. Le cuir symbolise la virilitĂ© et l’autoritĂ©, mais aussi la duretĂ© et l’anticonformisme culturel. Les stars de Metal et leurs fans ont donc adoptĂ© cet Ă©lĂ©ment vestimentaire Ă  bon escient ; des groupes comme Judas Priest, Scorpions et Dark Funeral (entre autre) n’ont jamais Ă©tĂ© vus sur scène sans cuir.
Dark Funeral
En somme, la culture Metal tend Ă  unir des individus sur tout le globe, les unir avec ce qui parait, Ă  priori, sĂ©parer. C’est une vĂ©ritable communautĂ© d’adeptes de sons extrĂŞmes, tout comme les adeptes de sports extrĂŞmes. Le Metal continue Ă  traduire un sentiment d’abandon et de libertĂ©, mais aussi une incitation Ă  une profonde rĂ©flexion……… ! 

Shakib Wipper  

mardi 2 août 2016

Interview Witches




Interview realisée par 2under

Tout d’abord bonjour WITCHES et bienvenus dans cet interview. Comment pourriez-vous dĂ©crire le groupe ?
Sibylle : Bonjour et merci de nous consacrer du temps ! Witches est un groupe de Thrash - très Speed et avec des influences Death. J’ai formĂ© le groupe il y a maintenant 30 ans dĂ©jĂ  !

Witches est le groupe pionnier de Death Metal Ă  voix gutturale fĂ©minine, comment qualifierez vous la scène MĂ©tal française, et son Ă©volution depuis la fin des annĂ©es 80’s Ă  maintenant ?  Ainsi que pour la scène fĂ©minine ?
Sibylle : quand nous avons commencĂ© en 1986, il y avait très peu de groupes en France, surtout dans le metal extreme. Tout le monde se connaissait. Maintenant il y a des tonnes de groupes. Partout ! pour ce qui est de la scène fĂ©minine, elle Ă©tait quasi inexistante Ă  l’Ă©poque, et maintenant il y a un peu plus de filles qui Ă©coutent ce style de musique et donc aussi plus de musiciennes.

Parle un peu de la formation du groupe, comment s’est formĂ© le groupe ?
Sibylle : Comme je l’ai dit tout Ă  l’heure, Witches est formĂ© depuis 1986. Cela faisait quelques mois que je commencais Ă  essayer de monter un groupe. J’ai fait la connaissance de Nath qui en avait marre de jouer de la gratte toute seule. Isa la bassiste nous a rejoint ensuite et c'est Ă  ce moment-lĂ  que Witches est nĂ©. Nous dĂ©butions toutes. Pour nous aider, mon frère a commencĂ© Ă  jouer de la batterie avec nous. Il n’Ă©tait pas batteur et ne l’ai toujours pas (il est guitariste chanteur ^^). C’Ă©tait notre batteur « intĂ©rimaire » puisque nous voulions au dĂ©but ĂŞtre un groupe entièrement fĂ©minin ! mais nous n’avons jamais trouvĂ© de batteuse digne de ce nom ! Ă  l’Ă©poque nous jouions dĂ©jĂ  trop vite J !
 
Y a-t-il eu des changements de membres, ou des pĂ©riodes difficiles pour le groupe ?
Sibylle : il y a eu, en effet, pas mal de changements de line up. C’est toujours compliquĂ© dans ces moments-lĂ  Ă  cause de la perte de temps pour « former » une nouvelle personne. Surtout il y a quelques annĂ©es oĂą les musiciens ne couraient pas les rues, et particulièrement dans un style de musique qui est assez extrĂŞme. Mais tu vois, on s’en sort toujours Ă  la finale, car c’est la passion qui mène la dance.

De quels influences puisez vous l’originalitĂ© du son de Witches  ?
Sibylle : Nous Ă©coutons tous du Thrash. Mais pas que. Certains d’entre nous, les plus jeunes ;-) Ă©coutent et jouent ou ont jouĂ©s aussi du Brutal Death. Lienj joue dans Desarticulate. Jo a jouĂ© dans Insain et Disaster. C’est en partie pourquoi notre Thrash est très speed et teintĂ© de Death Metal. Nous avons tous envie de jouer une musique violente et dynamique.

C’Ă©tait un bon festival, Un retour sur votre expĂ©rience au Hellfest cette annĂ©e, est ce votre première fois Ă  Clisson ? Et comment avez-vous vĂ©cu cette expĂ©rience ?
Sibylle : cette annĂ©e Ă©tait notre première au Hellfest, en tant que groupe je veux dire. Certains d’entre nous y allons chaque annĂ©e en tant que festivalier. Donc nous connaissions dĂ©jĂ  l’ambiance en tant que tels. Cette annĂ©e, nous avons pu voir le festival depuis l’autre cĂ´tĂ© et ce fut magique pour nous. L’organisation est vraiment très pro et ce fut un plaisir de jouer sur l’Altar !
MĂŞme si notre horaire n’Ă©tait pas facile (nous avons ouvert le Hellfest !), nous Ă©tions très contents d’avoir du monde Ă  cette heure si matinale ! le public Ă©tait prĂ©sent et a apprĂ©ciĂ© notre prestation ! Nous avons eu de très bons retours.

Je me souviens vous avoir vu au Warm Up Fest en 2014, avec notamment M-Pire Of Evil ou encore Six Feet Under. Pouvez vous nous parler de ce festival?
Sibylle : Effectivement ! ce festival durait 3 jours, nous avons jouĂ© le vendredi avec notamment Six Feet Under. M:Pire of Evil a jouĂ© le dimanche si je me souviens bien. Je connaissais bien l’organisateur puisqu’il nous avait dĂ©jĂ  fait jouĂ© plusieurs annĂ©es auparavant Ă  Conflans dans le 78 aussi donc Ă  ce niveau-lĂ  c’Ă©tait vraiment cool. Le concert Ă©tait aussi très sympa. Une belle salle, une bonne organisation… Nous avions une bonne place sur l’affiche. Le public Ă©tait vraiment cool.
En plus de cette prestation, ce festival a Ă©tĂ© le dĂ©but d’une amitiĂ© avec Tony Dolan (Demolition man) et Jeff (Mantas) de M:Pire of Evil/ Venom Inc avec qui nous avons rejouĂ© au Triel Open Air quelques mois après et qui nous ont fait tournĂ© Ă  travers l’Europe en Sept/Oct 2015 avec Venom inc , Vader et Divine Chaos !

Parlez nous du concept du groupe, Quels messages voulez-vous transmettre vous a travers vos titres ?
Sibylle : il n’y a pas de message Ă  proprement parlĂ© dans les textes, dans le sens oĂą je ne revendique pas une opinion, un mouvement politique ou autre. Nous souhaitons avant tout faire de la musique, les paroles racontent des histoires, de la fiction, des Ă©motions, etc… et les lignes de chant sont lĂ  pour sublimer la musique.

Et en ce qui est du processus de composition ? (Qui compose, qui Ă©crit …)
Sibylle : En règle gĂ©nĂ©rale, nous composons les parties guitares chez nous. Nous travaillons une structure de base. Et ensuite nous le travaillons et l’amĂ©liorons en rĂ©pète tous ensemble. Une fois que la structure musicale est faite, je travaille le chant en fonction.
J’Ă©cris toutes mes paroles. A part juste une (« Serial » sur « The Hunt ») que Franck, un ami, a Ă©crite pour moi. Les lignes de chant et les paroles sont faites, comme je l’ai dit, pour embellir la musique.
  
Vous avez sorti l’annĂ©e dernière votre troisième Album « The Hunt ». Que pourriez vous nous dire sur cet album, qu’apporte t il de nouveau dans le groupe ?
Sibylle : C’est un album qui contient 6 titres. Il est sorti le 15 septembre 2015 juste avant de partir en tournĂ©e avec Venom inc et Vader. 15 jours dans 8 pays ! il fallait que nous ayons un CD tout chaud Ă  proposer ! Il est le reflet du groupe actuel. Nous jouons une musique encore plus violente et encore plus dynamique qu’avant.

Comment faites vous pour promouvoir votre musique ? et quelles sont les inconvĂ©nients selon vous ?
Sibylle : la meilleure des promotions que nous pouvons faire c’est de faire des concerts. Et je ne trouve pas d’inconvĂ©nient Ă  cela. Faire des concerts, c’est le but d’un groupe !

Qu’avons-nous Ă  attendre de Witches Ă  l’avenir ? Avez-vous des projets de tournĂ©e en France ou Ă  l’Ă©tranger ?
Sibylle : Nous travaillons actuellement sur un EP pour fĂŞter les 30 ans du groupe. Il sortira donc d’ici la fin de l’annĂ©e ! Il contiendra 4 morceaux qui ont Ă©tĂ© composĂ©s aux dĂ©buts du groupe. Ils ont Ă©tĂ© restructurĂ©s, remaniĂ©s … une version 2016 !
Concernant les concerts, nous en avons dĂ©jĂ  quelques-uns de planifiĂ©s pour cette fin d’annĂ©e, et bien sur d’autres encore seront confirmĂ©s d’ici lĂ  !

L’interview touche Ă  sa fin, un mot pour les lecteurs et les gens qui vous suivent ?
Sibylle : un grand merci pour votre soutien depuis toutes ces annĂ©es ! c’est grace Ă  vous tous que les groupes peuvent continuer ! Venez nous voir en concert ! Restez connectĂ©s sur notre site internet ou notre page facebook pour connaitre nos dates de concerts et les dernières news du groupe ! \w/

 Vous pouvez Contacter le groupe sur:

vendredi 8 juillet 2016

Interview Corrosive Elements



La semaine dernière nous avons proposĂ© le dernier cd du groupe « Corrosive Elements » comme cadeau pour le gagnant de notre premier concours sur notre page Facebook. Nous avons saisi l’occasion pour Ă©changer quelques mots avec  Rachid.T Aka Teepee bunghöle le batteur du groupe .Vous allez en dĂ©couvrir des choses sur ce guerrier de l’underground !
Interview réalisée par 2under et Lelahel

Question pas très originale mais obligatoire! Peux-tu te prĂ©senter brièvement aux lecteurs de « Lelahel Metal » ?
Teepee : Je m’appelle Rachid, je suis algĂ©rien et j’ai commencĂ© Ă  jouer de la batterie il y a une petite vingtaine d’annĂ©es, fan de Metal et de Hard Rock depuis plus de 25 ans, j’ai logiquement voulu jouer en groupe. J’ai pu connaitre cette expĂ©rience Ă  Alger dans les annĂ©es 90, oĂą malgrĂ© le contexte social et politique du pays et sa traversĂ©e de la dĂ©cennie noire, nous avons pu rĂ©aliser pas mal de choses (concerts, passages radio, enregistrements,…) c’Ă©tait une pĂ©riode trouble, mais grâce Ă  la musique, c’Ă©tait une belle pĂ©riode. Par la suite je me suis installĂ© Ă  Paris, depuis 2003 et j’ai entrepris de continuer Ă  jouer du Metal, je me suis pas mal investi dans la scène locale underground et ai pu rencontrer pas mal d’acteurs majeurs du paysage musical et jouer dans pas mal de groupes, enrichissant mon expĂ©rience personnelle.

On sait aussi que tu Ă©tais le batteur du groupe AlgĂ©rien « Worth », peux-tu nous en dire plus ?
Teepee : Worth c’est d’abord une histoire d’amitiĂ©, des ados algĂ©rois qui dĂ©couvrent Metallica, Maiden, Megadeth, Slayer et qui dĂ©cident de jouer cette musique en pleine pĂ©riode de terrorisme et de violence, mais surtout d’intolĂ©rance. C’est ainsi que Worth s’est construit, d’abord des reprises mais  le groupe s’est vite mit Ă  composer, jouer live et remporter un fort succès d’estime. C’Ă©tait une bonne pĂ©riode pour le Metal en AlgĂ©rie, avec des groupes comme Neanderthalia, Litham, Mass, Atakor, Middle Ages, Slam, Azariass,… Mais pour moi Worth ne se limite pas aux 6 membres qui ont fait partie du line-up, mais plutĂ´t la manifestation de la forte amitiĂ© qui liait une bande de copains d’Alger centre. Par la suite, une partie du groupe est allĂ©e s’installer en France, et malgrĂ© nos efforts, nous n’avons pas pu maintenir Worth actif et avons choisi de dissoudre le groupe. Mais Worth a quand mĂŞme laissĂ© son hĂ©ritage, vu que les membres du groupe sont actifs dans d’autres formations : Acyl, Arkan, Corrosive Elements et Moonskin. Et surement d’autres projets encore !  

 

Que penses-tu de  la scène metal AlgĂ©rienne Actuelle ?
Teepee : Je ne connais pas trop la scène AlgĂ©rienne actuelle, mais je suis content de voir qu’elle est toujours prĂ©sente, moins active peut-ĂŞtre, mais toujours lĂ . Lelahell reste le leader de par sa forte activitĂ© et ses ambitions affichĂ©es. Mais j’ai un regret de voir que la nouvelle gĂ©nĂ©ration ne se bouge pas assez, pourtant ils ont beaucoup plus de facilitĂ©s et de moyens par rapport Ă  ce que l’on avait Ă  notre Ă©poque. Je ne sais pas, c’est un vrai sujet Ă  approfondir, j’aimerais tant que l’on revienne Ă  une scène oĂą les acteurs sont investis, qui en veulent et qui se dĂ©mènent pour rĂ©aliser leurs rĂŞves.

Et la scène Metal Française ?
Teepee : Pour la scène française, elle est très prolifique, beaucoup de groupes, pas mal de talent, pas mal de dĂ©chets aussi forcĂ©ment. Il y a vraiment de tout et ça c’est une chance. Je trouve que la scène française s’est vachement dĂ©veloppĂ©e durant les annĂ©es 2000 et 2010, et qu’il y a vraiment des rĂ©fĂ©rences qui se sont dĂ©tachĂ©es. On parle toujours de Loudblast, Agressor ou No Return qui sont lĂ  depuis plus de 25 ans, mais la relève est lĂ  et elle est talentueuse et variĂ©e. Gojira, The Great Old Ones, Gorod, Benighted… la liste est longue!
Il y a Ă©normĂ©ment de passionnĂ©es qui s’investissent pour faire vivre la scène et c’est une force pour le metal en France, L’underground est vivant et en bonne santĂ©.

On va parler maintenant de « Corrosive Elements », comment s’est formĂ© le groupe ?
Teepee : J’ai crĂ©Ă© Corrosive Elements en mai 2005, avec mon ex-compagne Emilie,  qui y officiait au chant, ainsi que deux amis algĂ©riens Seddik et Mohamed-Amine de l’ancien groupe algĂ©rois Utopia. Le groupe est nĂ© de ma volontĂ© de faire une musique facile d’accĂ©s, avec une approche directe et sans fioritures. Avec le temps le groupe a beaucoup Ă©voluĂ© et a vu son line up changer aussi. Nous avons fait beaucoup de concerts et sorti un EP en 2008 « Chaos Unleashed » et un album en 2015 « Toxic Waste Blues ». Bien sĂ»r nous avons eu des moments difficiles qui nous ont forcĂ©s Ă  mettre ne pause le projet, mais nous sommes de retour en force avec un line up bien efficace : Brice au chant, Thomas Ă  la basse, Tarik Ă  la guitare, Yves Ă  la guitare et moi-mĂŞme Ă  la batterie.
Peux-tu nous dire quelles sont les influences majeures du groupe ?
Teepee : au tout dĂ©but Corrosive Elements Ă©tait plutĂ´t axĂ© Death old school, mais au fur et Ă  mesure le style s’est ouvert Ă  d’autres courants, mais les influences restent les mĂŞmes :
-Le Death Metal  Ă  travers Entombed, Carcass, Napalm Death ; Morbid Angel, Obituary, Bolt Thrower, Death, Dismember…
- Le Thrash Metal: Slayer, Sepultura, Kreator, Testament, Metallica, Megadeth…
Et d’autres influences venant du Heavy, du Hardcore et du Hard Rock classique (Motorhead, Iron Maiden, Pantera, The Exploited, Discharge, Overkill, Agnostic Front, Sick of it All,…)

Parles-nous de la manière dont vous composez ? Dictature ou dĂ©mocratie ?
Teepee : Dictatocracie ! En fait pendant longtemps j’ai pas mal composĂ© pour le groupe afin de garder une homogĂ©nĂ©itĂ©, surtout avec les influences si variĂ©es, mais au fur et Ă  mesure chacun a su apporter sa pierre Ă  l’Ă©difice, et maintenant c’est plus des compositions entamĂ©es par un membre, et arrangĂ©es par le groupe. Mais je mets toujours mon grain de sel sur les paroles ou la musique car je suis un dictateur qui veut tout contrĂ´ler !
En fait, pour tout ce qui concerne Corrosive Elements,  on demande l’avis de chacun avant de prendre une dĂ©cision et on analyse les points de vue, mais je reste celui qui a le dernier mot. Etant le doyen du groupe, ça me va.

De quoi parlent vos textes ? Est ce qu’il y a un concept ou des messages que vous voulez faire passer ?
Teepee : Au niveau des textes, on ne peut pas parler de concept, mais il y a un thème rĂ©current qui est l’homme, et sa relation avec ses semblables et son environnement. Cela nous permet de dĂ©noncer les dĂ©rives de notre civilisation. On traite donc de sujets de sociĂ©tĂ© (Racisme, inĂ©galitĂ©s, dĂ©rives sectaires et religieuses, manipulation des medias, perte de libertĂ©s,…), d’environnement (Pollution, exploitation des espèces, …) et nous avons aussi inclus un cĂ´tĂ© fantastique en intĂ©grant de la mythologie Lovecraftienne. D’oĂą le Cthulhu menaçant prĂ©sent sur la pochette de l’album !

Comment faites-vous pour promouvoir votre musique ?
Teepee : Nous sommes un groupe autogĂ©rĂ©, et nous faisons tout nous-mĂŞmes, donc c’est une promotion essentiellement sur internet Ă  travers les rĂ©seaux sociaux, le site internet, et aussi par les webzines. La meilleure publicitĂ© reste de jouer devant un public qui ne te connait pas !

Si je ne me trompe pas, tu es le premier AlgĂ©rien Ă  avoir jouĂ© au Hellfest, peux-tu nous parler de cette expĂ©rience qui j’imagine a du ĂŞtre très enrichissante ?
Teepee : Je crois que je ne suis pas le premier algĂ©rien Ă  avoir jouĂ© au Hellfest, Le groupe 7th Nemesis y a jouĂ© en 2007 et il me semble que le chanteur de l’Ă©poque est algĂ©rien. Par contre je suis probablement le premier algĂ©rien issu de notre scène locale des annĂ©es 90 Ă  y avoir jouĂ©.

C’est la meilleure expĂ©rience musicale  que j’ai pu vivre jusqu’ici, impressionnant de bout en bout et très gratifiant pour moi, des conditions dignes de pros, traitĂ©s avec respect, tout est fait pour que tu fasses ton show dans les meilleures conditions.
Je pense que le groupe a pu passer un nouveau cap cette annĂ©e entre la sortie de l’album et cette participation Ă  l’un des plus gros festivals de Metal au monde.

Pourquoi vous ne faites pas de tournĂ©es ? Est-ce un choix ou plutĂ´t par soucis d’organisation (boulot, famille etc.) ?
Teepee : Nous ne faisons pas de tournĂ©es jusqu’Ă  prĂ©sent pour les raisons que tu as citĂ© (famille, boulot,…) mais je pense que nous allons faire plus de mini tournĂ©es de plusieures dates rapprochĂ©es, afin de toucher plus de gens, notre musique est taillĂ©e pour la scène et nous comptons en faire profiter plus de monde !

Les plans futurs de « Corrosive Elements » ?
Teepee : Corrosive Elements va continuer Ă  promouvoir le nouvel album Ă  travers un maximum de dates, nous allons en parallèle commencer Ă  composer un nouvel album pour Ă©viter un gros dĂ©lai comme nous avons pu le faire auparavant. Le groupe est sur une bonne dynamique et nous avons une vision claire de ce que nous voulons accomplir.
 
Il ne Faut pas oublier que c’est la première entrevue après presque 12ans d’absence de Lelahel Metal. Que penses-tu de ce retour ?
Teepee : je suis vraiment heureux de voir que le webzine prĂ©curseur qu’est Lelahel est de retour. C’est une bonne nouvelle pour la scène algĂ©rienne mais pas que. Une action Ă  encourager et Ă  suivre !

Un message pour nos lecteurs?
Teepee : je tiens Ă  remercier Redouane et l’Ă©quipe de Lelahel Metal, ainsi que toutes les personnes (famille & amis, connaissances) qui nous soutiennent et nous aident Ă  faire ce que l’on aime le plus. Merci beaucoup simplement et sincèrement, rien ne serait possible sans ce soutien que nous avons. 

Vous pouvez Contacter le groupe sur: